
Entre Ciboure et Hendaye, la corniche basque, joyau d’Euskadi, est en souffrance. Ce magnifique sentier littoral, qui s’achève en apothéose à la pointe Sainte-Anne et au domaine d’Abbadia, n’est désormais plus accessible sur toute sa longueur en raison de l’érosion qui affecte l’ensemble du littoral français. Une disparition annoncée et quelques photos offertes au fil de ce billet en guise de souvenir, pour toi public !
C’est l’histoire d’un billet au goût amer. Je partais enthousiaste à l’idée de partager avec toi ce souvenir d’une fort belle balade le long de la corniche basque. J’avais même préparé rien que pour toi le descriptif détaillé sur Visorando pour que tu puisses, à ton tour, suivre mes pas et admirer le somptueux panorama sur l’océan. Et puis le couperet est tombé il y a à peine un mois. Cette balade que j’ai tant aimée, tu ne pourras pas la faire. Jamais. En tout cas ni tout de suite ni exactement comme moi.
Partout les mêmes images. Ici des falaises qui s’effondrent. Là, une résidence évacuée. Là encore une plage qu’on réensable. Et puis là aussi, où l’on dresse des barrages non pas contre le Pacifique mais contre l’Atlantique. Le Pays basque n’échappe pas à la règle. Inexorablement, la mer, l’océan avance, grignotant mètre par mètre les rivages français.

Paysage en voie de disparition Depuis le domaine d’Abbadia


La corniche d’Urrugne se fait la malle, et c’est tout un pan (de falaise) du Pays basque qui tombe à l’eau. Il n’est qu’une question de temps pour que l’Itsasbazterreko xendra (le sentier du littoral) ne soit emporté à son tour dans un grand fracas. Dommage ! Il était beau, ce sentier, même si une partie non négligeable suivait la route.
Finalement, cette grande villa de style basque qui abrite aujourd’hui un centre de vacances de la SNCF fera office de frontière entre un monde quasi disparu et un autre déjà presque condamné. Autour de la pointe Sainte-Anne, tu pourras toujours te balader, mais on te conseille déjà de ne pas sortir des sentiers balisés. Trop dangereux. La roche s’effrite, la terre tombe aussi par ici. Tu es ici sur le domaine d’Abbadia, un drôle de château qui semble sorti d’un conte de fées et des panoramas somptueux qui portent jusqu’à l’Espagne. Tu croiseras sûrement en chemin quelques troupeaux de moutons qui dévorent l’herbe grasse. Après tout, il pleut beaucoup en Pays basque. Peut-être même plus encore qu’en Bretagne !





Tu seras sans doute happé par la lumière franche qui enveloppe ce paysage. L’herbe encore bien verte en plein été. Cette eau d’un bleu profond. Ces bruyères et ces ajoncs. Une bouffée de grand air au milieu des fougères.
Nous, on retourne en sens inverse pour rejoindre le parking. Et toi, tu n’as plus que tes yeux pour pleurer la disparition progressive d’un joyau du Pays basque. La mort dans l’âme, je supprime ce trajet décrit avec minutie sur Visorando en pensant à tous ces sentiers littoraux qui s’effacent à tout jamais dans les eaux de l’Atlantique. Il n’y a pas plus tard qu’un mois, je n’avais pu profiter pleinement du chemin de ronde de Dinard, effondré par endroits. Combien de sentiers de douaniers vont s’ajouter à la liste ?
C’était la Corniche basque. Un petit paradis sur Terre victime de la montée du niveau de la mer et du réchauffement climatique.




Cet article s’inscrit dans le RDV mensuel #EnFranceAussi initié par Sylvie, du blog Le coin des voyageurs. Le principe est simple : te faire (re)découvrir la France à travers un thème donné. Ce mois-ci, Pauline, du blog Petites évasions, grandes aventures nous invite à découvrir le littoral français. Tu trouveras les autres articles du mois sur cette carte :
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Je partage totalement ton émotion. Voir de si beaux endroits disparaître laisse un goût amer. Que ton article puisse contribuer à sensibiliser un peu plus les gens…
Merci de ta visite. La situation évolue si vite ! La zone est devenue dangereuse en quelques années à peine (j’avais parcouru cette corniche à l’été 2015)
Très bel endroit, je ne connais pas du tout le pays basque ! Quel dommage ces affaissements, tellement significatif de ce qui se passe partout dans le monde avec le changement climatique. 🙁
Le Pays basque est vraiment une région magnifique, où il y a tant à voir. La côte basque s’effondre mais je crois que c’est encore pire du côté de la côte Aquitaine voisine, où le trait de côte recule année après année.
On a pu constater le même phénomène en Normandie ou en Côte d’Opale, il faut vraiment être prudent et, d’une manière plus générale pour l’avenir, veiller à être le moins intrusif.ve possible lors de nos balades…
Et surtout toujours respecter les sentiers. Je ne me risque jamais à sortir des chemins, d’une part parce que le piétinement nuit à la végétation, mais aussi pour des raisons évidentes de sécurité.
Je connais bien cet endroit, si beau et si fragile!
Et oui, un exemple bien concret qui montre l’évolution rapide de notre environnement.
Un très bel endroit, même si je comprends ta tristesse de voir ce paysage se désagréger comme ça !
Une bien belle région le pays basque ! Et pas seulement le littoral. A priori les autorités cherchent à reculer la route et le sentier; A voir dans les années à venir.