Marcadau paradiso

On a traîné nos sacs-à-dos à Marcadau. Attention, je te préviens, on part sur un véritable coup de cœur ! Joyau du Parc national des Pyrénées la vallée du Marcadau, accessible depuis le mythique site de Pont d’Espagne, c’est la promesse d’une rando pas trop difficile dans un décor parfait. Le combo de la win en quelque sorte. Allez hop ! C’est parti pour une belle balade de 16km au fin fond d’une vallée inoubliable, du côté de Cauterets.

D’emblée, le décor m’a plu. Tous ces pins magnifiques croulant sous la neige, disséminés dans ce qui ressemblait à une prairie… Oui, l’été, ça devait être magnifique. Clairement, ce jour-là, le sentier qui part en ligne droite depuis la minuscule gare d’arrivée de la télécabine du Puntas m’a fait de l’œil. Je reviendrai, c’est sûr. 17 mois plus tard, par un beau jour d’août et sous un ciel parfaitement bleu, j’étais enfin sur le point de suivre ce chemin qui m’avait fait tant rêver.

Je ne m’étais pas trompée. A ce jour, la vallée du Marcadau reste mon plus beau souvenir de randonnée. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce parcours sans grande difficulté qui longe la plupart du temps le gave de Marcadau, dans un paysage qui frôle la perfection. Un ciel d’un bleu franc et limpide préfigure une journée excellente. Elle le sera.

On n’a pas encore commencé la rando qu’on fait déjà les zouaves avec nos ombres devant la cascade de Pont d’Espagne. L’endroit est un « must see » à Cauterets et le point de départ de plusieurs randos très populaires, attends-toi donc à jouer des coudes pour prendre ta photo souvenir.

Je crois que c’est à ce moment-là que je me suis dit que si le Paradis existait, il devait ressembler à ça

Voilà, nous y sommes ! Je retrouve les grands pins qui m’avaient fait tant rêver dans ce paysage enneigé. Ils sont encore plus beaux dans leur livrée d’été. Le sentier glisse rapidement sur une prairie en faible pente qu’on devine être une petite piste verte l’hiver venu, et finit par s’enfoncer dans un bosquet de pins à crochets. Port altier, « aiguillage » léger, l’arbre est magnifique. Tellement magnifique que je me surprends à le photographier frénétiquement, tout en me disant que ça n’avait absolument aucun sens.

Très vite, on aperçoit celui qui sera le fil rouge de notre rando, le gave du Marcadau. On le longera, de près ou de loin, on le traversera, le retraversera, jusqu’à se tremper les pieds dans ses eaux glacées. Un joli torrent de montagne, des rochers éparpillés par-ci par-là sur une prairie d’herbe rase squattées par des vaches blondes, le tout entrecoupé de pinèdes. Le panorama qu’on a devant les yeux semble avoir été composé par une force invisible pour former le plus beau paysage de montagne qui soit. Le chemin se fraie un passage parmi quelques zones humides d’altitude. On cherchera en vain les droseras, mais on ne ratera pas les papillons et les araignées.

Le pont du Cayan marque une nouvelle étape dans notre marche du jour. La forêt succède à la prairie douce comme les petits dénivelés prennent la suite du plat relatif. Notre passion pour les raccourcis, fussent-ils très courts, nous mène à notre principal effort physique de la journée et aurait pu avoir la peau de Loup, qui profitait du paysage bien calé dans la poche souple du sac de rando, si mon binôme ne l’avait pas vu choir de ladite poche. Nous voilà maintenant sur un large chemin forestier, le moment idéal pour réviser les conseils du guide du Parc national des Pyrénées en cas de rencontre avec un ours. On n’est jamais trop prudentes !

Le pont d’Estalounqué est en approche. La vallée se fait plus riante, et nous avançons désormais en plein soleil le long du gave, derrière une famille d’Espagnols. Un dernier passage à l’ombre des pins sur un sentier un poil plus accidenté mais toujours pas vraiment technique, puis un ultime virage vers la droite, et le refuge Wallon-Marcadau est en vue. Notre but est enfin atteint. On poussera même jusqu’à la chapelle du Marcadau, plantée à même pas 100 mètres du refuge au milieu d’un décor splendide.

Devant nous, un immense cirque de montagnes domine une vallée peuplée de torrents, de rochers et d’arbres semés par bouquets. Au fond, les hauts sommets rocheux ont un faux air de bout du monde. Derrière, c’est déjà l’Espagne. Je ne suis pas prête d’oublier la douce harmonie qui se dégage de ce paysage. Les pieds dans l’eau froide, on en vient à se demander pourquoi on passe nos journées dans un bureau alors que la vraie vie qu’on aime est là, face à nous. Je crois que c’est précisément à ce moment-là que je me suis dit que si le Paradis existait, il devait ressembler à ça.

Loup se remet de ses émotions en faisant trempette dans le gave

On finira tout de même par tourner le dos à notre Eden pyrénéen, à notre grand regret. Après trente bonnes minutes assises au bord du gave, pendant lesquelles on s’est probablement raconté des choses insignifiantes les yeux tournés vers les sommets, l’heure est au renfilage de chaussures. Le chemin du retour ne sera pas bien compliqué à trouver, c’est le même qu’à l’aller. Estalounqué, Cayan, tous ces toponymes qui fleurent bon l’Occitanie et qui ont trotté dans ma tête toute la journée à force de consulter la carte IGN seront bientôt relégués à l’état de souvenirs.

Après Cayan, on n’osera même pas tenter la variante par la rive droite du gave de Marcadau. Le paysage rive gauche était si beau qu’il eût été dommage de ne pas l’admirer sous une lumière encore plus belle qu’à l’aller.

Profil de la rando

Durée de la rando : 6h15 (très longues pauses comprises)
Distance : 15.87 km
Dénivelé positif : 412m
Dénivelé négatif : 412m
Point haut : 1860m
Point bas : 1459m

Descriptif de la randonnée sur Visorando

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