
L’histoire d’#UnJourDesTextes débute au débotté sur Twitter, par l’imagination fertile d’un @FromYukon bien décidé à ne pas se laisser abattre par des journées de confinement à domicile qui nous attendaient en ce curieux mois de mars.
L’idée ? Ecrire, tout simplement. Partir d’une image, d’un mot, d’un thème, ou que sais-je encore (ce n’est que le premier jour de l’aventure). S’évader par le texte. Laisser divaguer son esprit. Cette fois, c’est une image, cette image, qui sera notre source d’inspiration.
« Mais diable, quand est-ce qu’on arrive ? » Ça y est, la petite voix intérieure qui sommeillait déjà depuis quelques hectomètres de sentier avait décidé de se réveiller là, au moment précis où la pente s’adoucit et les neiges éternelles paraissent. Curieusement, la perspective d’arriver au bout du chemin, ou du moins à l’objectif de balade du jour, avait déclenché en moi cette interrogation paradoxale. On arrive, c’est pourtant évident non ? Les jambes lourdes, peut-être. Ou bien l’estomac un peu vide. Il doit y avoir des connexions directes avec le cerveau qui commande cette petite voix, c’est pas possible autrement !

Ni le sentier plutôt facile, ni les bruyères qui égaient le paysage de leurs touches violettes ne sauraient faire oublier ce reproche interne. T’es trop lente ! Mais pourquoi tu t’arrêtes pour boire tous les 10 mètres ? Quoi ? Encore une pause ? Mais on va jamais y arriver ! Et pourquoi tous ceux qu’on croise ont l’air frais comme des gardons ?
Pourquoi donc tous ces questionnements ? On m’avait dit que la rando, ça libérait l’esprit ! Que c’était précisément pour cette raison que j’avais choisi de baptiser ce blog « in rando veritas » ! Que se balader au grand air, c’était retrouver l’essentiel ! Alors, quoi, on m’aurait menti ?
A chaque fois c’est la même chose. Tu marches, tu contemples, tu oublies ton train-train quotidien, tu t’émerveilles devant les beautés de ce monde, tu te vides littéralement l’esprit, tu respires à pleins poumons… Et puis patatras ! C’est le retour de la petite voix intérieure, ce juge impitoyable, bourreau du mental, qui t’assaille de questions auxquelles tu te garderas bien de répondre.
« Laisse-moi tranquille » lui dis-je, à cette petite voix. « J’ai un effort à terminer et un paysage à admirer ! » Et, petit miracle dans la montagne, la petite voix s’en alla penaude, aussi vite qu’elle était arrivée. A moi la rêverie et la paix intérieure, perdue au milieu d’un paysage de toute beauté. Une contemplation simple, pure.
On espère que cette petite voix ne viendra pas nous taquiner dans plusieurs pendant le confinement en nous demandant de sortir
La journée de travail devrait nous en empêcher !