
Au fond d’une vallée qu’on appelle Fournel, il était une vieille mine d’argent, ou plutôt de galène argentifère, qui marqua la vie de la commune qui lui dédia son nom, l’Argentière-la-Bessée. Si le bourg affalé le long de la Durance a longtemps vécu au rythme de la mine et de l’industrie, il est aujourd’hui entièrement dédié au tourisme et aux sports de montagne, grâce à son emplacement idéal à l’entrée du Parc national des Ecrins.
Tout feu tout flemme ! Pour ce 4e épisode #enFranceAussi de l’année 2021, Laurianne, du blog Un pied dans les nuages, nous invite à plancher sur le thème du feu. Créé à l’initiative de Sylvie, du blog Le coin des voyageurs, le RDV mensuel #enFranceAussi recense autour d’un thème donné moultes idées de découvertes sans bouger de la France. Je t’emmène à la découverte de la mine d’argent du Fournel, dans les Alpes. Tu peux retrouver l’ensemble des articles sur le thème du feu sur cette carte.
Rapidement, le car s’échappe vers les hauteurs de l’Argentière-la-Bessée, enchaînant avec aisance les virages en épingle à cheveu comme un skieur les piquets de slalom. Sur la route cahotante, on a le temps d’admirer le précipice qui nous semble bien proche et on vante à tout va les qualités de notre chauffeur qui, bien que prenant toute la largeur de la chaussée, trouve encore de la place entre le rocher et le vide pour laisser passer les riverains sans sourciller. Au bout de la route, un petit parking marque la fin de notre court trajet ; la suite se déroulera à pied, sur un étroit sentier en pente raide.

Nous récupérons nos casques à la cahute, comme l’ont probablement fait avant nous des générations de mineurs. Après un rapide topo sur la nature du minerai exploité, on s’engouffre à nouveau plus profond dans la vallée pour atteindre l’entrée de la mine, quelques mètres en surplomb du Fournel.

Quel rapport avec le feu me direz-vous ? Et bien tout simplement le mode d’extraction du minerai de galène argentifère dans ladite mine lors de sa première époque d’exploitation, entre le Xe et le XIIIe siècle. Le feu, c’était la solution qu’avaient trouvée les mineurs pour venir à bout des roches les plus résistantes. Sous l’action de la chaleur, la roche finissait tant bien que mal par éclater et laissait entrevoir le minerai tant espéré. Quelques parois noircies témoignent aujourd’hui encore de cette technique ancestrale.


L’espace d’une heure, nous voilà donc projetés aux deux grandes périodes d’exploitation de la mine du Fournel, au Moyen-Age et à l’époque contemporaine (de la fin XVIIIe jusqu’à 1908, date à laquelle l’exploitation de la mine du Fournel cessa définitivement). Dans la fraîcheur des souterrains, des vestiges de treuils et de wagonnets se dévoilent dans la pénombre, nous laissant toucher du doigt les contraintes logistiques d’une telle exploitation. L’émanation de fumées toxiques en raison de l’usage du feu nécessitait ainsi la construction d’un système d’aérage. Si nous pouvons circuler debout dans la majorité des galeries ouvertes au public, ce n’était pas nécessairement le cas des mineurs, qui travaillaient parfois à quatre pattes pour accéder aux filons les plus difficiles d’accès.


C’en n’était pas fini pour les stakhanovistes de la galène. Une fois le minerai décroché de son écrin, il fallait ensuite dégager l’argent de cette gangue de plomb. Casser, trier les morceaux les plus riches en galène argentifère, puis affiner le tout pour séparer le plomb de l’argent. C’est à l’extérieur que se déroulait l’opération, dans des bâtiments dont il ne subsiste que quelques murs.
Nous sortons de la mine au moment même où un groupe d’escape gamers se faisait enfermer pour une heure dans les entrailles argentées des Ecrins. Une autre façon de découvrir le site et son histoire. Débarrassés enfin de nos casques, il nous fallait maintenant remonter l’interminable sentier jusqu’au parking, retrouver notre talentueux chauffeur et rentrer à l’Argentière-la-Bessée. Si tu n’as pas eu le temps de le faire avant la visite de la mine, n’oublie pas de jeter un œil au petit musée de la mine sis au château, dans la salle attenante à la billetterie.

Accéder à la mine d’argent du Fournel sans voiture
La mine du Fournel est située sur la commune de l’Argentière-la-Bessée, dans les Hautes-Alpes. Ce bourg de 2500 habitants est desservi par le train (TER en provenance de Grenoble, Valence ou Marseille en direction de Briançon et train de nuit Intercités Paris-Briançon) ou bien par les lignes de car régionales. Si vous prenez le train, la gare s’appelle L’Argentière-les-Ecrins, à ne pas confondre avec la gare d’Argentière, à côté de Chamonix.
Pour accéder à la mine, à la belle saison, les visites guidées sont livrées avec la navette ! RDV au château (qui abrite le petit musée de la mine et la billetterie pour visiter la mine du Fournel), un car vous mènera jusqu’au départ du sentier en pente raide qui descend vers la rivière. Prévoir de bonnes chaussures de marche, et un gilet ou un pull parce qu’il fait frais dans la mine. Compte tenu du sentier d’accès, il vaut mieux être en bonne condition physique (il faudra tout remonter ensuite).

Plus d’infos sur la mine du Fournel
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parfait cette navette ! une visite qui a l’air très intéressante !
C’était très intéressant. Et l’escape game me donne même envie de revenir.
Une belle découverte. Ça donne envie d’y aller !
Une visite très instructive. Et puis les alentours sont magnifiques !
Très intéressante cette méthode d’extraction, je ne la connaissais pas, cela devait être l’enfer !
Oh je n’ai pas pu la visiter mais j’adore cette région !
Pas le choix, il faut revenir dans le coin ! C’est vrai que la région est magnifique, j’aime beaucoup aussi.
Super intéressant, merci!
Les visites de ce type sont souvent très instructives. En plus, c’est situé dans un joli site naturel.
Une visite fort intéressante. Je retiens surtout l’escape game. En voilà un lieu insolite et on ne peut plus immersif.
J’avoue que l’escape game me donne envie de revenir !
Un site original à l’histoire pas banale dans un superbe décor de montagnes… tout ce que j’aime! Merci de cette découverte que j’épingle pour le futur.
Merci Annabelle ! En plus, dans le coin, il y a une “mine” d’activités à faire, hahaha !
Passionnant de s’engouffrer dans les entrailles de la terres et vivre une aventure inoubliable, dans les pas des mineurs d’antan.
En plus avec deux époques d’exploitation différentes, c’était doublement intéressant !
Je découvre qu’il y a une mine ici, je me coucherais moins bête !
Tellement de lieux insoupçonnés un peu partout !
Je découvre grâce à toi ce site incroyable… Je suis assez fascinée par les mines, rapport à ma thèse sur un auteur allemand (Novalis) qui était administrateur des mines de Saxe et qui a beaucoup écrit sur l’extraction de façon un peu poétique et magique… ce monde souterrain est hypnotisant ! Merci pour la découverte 🙂
J’aime aussi ce monde souterrain, que ce soit une mine, une grotte avec des peintures rupestres ou une cavité naturelle. Je trouve qu’on y perd toute notion du temps. Merci de ta visite.