Quand on partait sur les chemins voir les Oulettes (de Gaube)

🎶 Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicy Voir les Ouleeeettes 🎶

Je présente mes plus plates excuses aux fans d’Yves Montand mais cette balade à travers les somptueuses Pyrénées valait bien ce léger détournement de ballade.

Parce que les Oulettes de Gaube, c’est un panorama d’exception sur le pic de Vignemale, un haut lieu du GR10, un site naturel de haute volée. C’est aussi, sur le chemin, le lac de Gaube, son bleu azur, ses reflets improbables et sa foule de visiteurs en tongs.

Bref, côté rando, c’est un « must see » des Pyrénées.

C’est sympa le lac de Gaube. Un bleu puissant, presque électrique. Avec les montagnes qui se reflètent dedans. Et puis, au fond, la vision du glacier du Vignemale.

Voilà, on est de bon matin (enfin pas tant que ça), on vient de se garer sur le parking (payant) de Pont d’Espagne et on s’apprête à faire la première rando pyrénéenne de notre vie. L’instant est solennel, et l’heure est aux dernières vérifications avant départ. Les chaussures de rando ? Bien lacées. La polaire ? Enfilée. L’appareil photo ? Chargé. Les sandwiches et bouteilles d’eau ? Dans le sac !

Il y a déjà foule à Pont d’Espagne à 10h du matin. Des randonneurs prêts à s’éparpiller sur les différents sentiers, des familles venues pique-niquer au lac de Gaube, des curieux allant admirer le pont et sa cascade… Au vu du monde qui s’y dirige, on trouve sans peine le chemin du lac de Gaube (et donc des Oulettes).

On ne va pas se mentir, on est un peu cueillies à froid dès le début du sentier ! Ça grimpe sec, très sec. La polaire est vite larguée tant le corps est en surchauffe malgré une température encore fraîche. La montée s’effectue dans une agréable forêt de pins, au milieu de drôles de rochers striés. Il en sera ainsi jusqu’au lac de Gaube, ce premier jalon que l’on atteint après une heure de marche.

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C’est sympa le lac de Gaube. Un bleu puissant, presque électrique. Avec les montagnes qui se reflètent dedans. Et puis, au fond, la vision du glacier du Vignemale. Il nous paraît bien loin le bougre ! C’est pourtant à ses pieds que se termine le trajet aller de notre randonnée. Il est donc urgent de… faire une pause. Petit à petit, des grappes de promeneurs se joignent à nous. Enfin promeneurs… La plupart sont venus en mode claquettes-chaussettes, par le télésiège donc (une petite voix intérieure me dit « tricheurs ! »). Nos visages rougis par l’effort et notre dégaine de Lara Croft de pacotille font un peu tâche mais bon, nous ne sommes pas les seules. Pour la petite pause réglementaire, on a opté pour l’autre côté du lac, un poil plus tranquille.

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Nous sommes à 2150 mètres d’altitude, face au plus haut sommet des Pyrénées françaises, l’un des plus beaux panoramas du GR10 devant nous, et on se délecte d’un sandwich aux saveurs locales sur la terrasse d’un refuge. What else ?

Finalement, on repart assez vite, parce que 4,5 kilomètres et 400 mètres restent à parcourir jusqu’aux Oulettes. Et un peu aussi pour fuir la foule. Dès le début, le GR10 nous impose une épreuve inédite, la traversée d’éboulis. On saute de rocher en rocher tels des isards emplis de suffisance. On ressent une immense légèreté, à tel point qu’on se prendrait pour d’aériennes ballerines en pleine répétition du Lac des cygnes…Nan, en fait, on n’en mène pas vraiment large et on vérifie que chaque pierre ne se dérobe pas sous nos pieds. Du moins au début. Après avoir constaté que le capaharnaüm de rochers était bien stabilisé, on a quand même trouvé cela amusant.

La forêt nous a abandonnées très vite après l’éboulis. Place à la rocaille et à l’herbe rase. Quelques pins agrémentent le paysage ça et là mais la minéralité reste omniprésente. Le sentier s’enfonce lentement mais sûrement vers la haute montagne. Partout autour de nous, de grandes coulées rocheuses nous en rappellent ses dangers, été comme hiver.

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L’heure de midi, le soleil tapant, la pente, l’estomac qui crie famine. On commence à peiner, l’une après l’autre. Sur le sentier, on croise des gamins de 10 ans frais comme des gardons alors que nous, on halète comme des bouledogues par temps de canicule ! Bref, on multiplie les pauses et c’est avec un soulagement non feint que l’on finit par apercevoir le refuge des Oulettes de Gaube.

Les Oulettes, c’est un petit plateau, réceptacle des eaux du glacier du Vignemale et garde-manger préféré des troupeaux du coin. Je ne pourrais dire qui de nous ou des brebis qui nous suivaient étaient les plus heureuses d’être là ! Les demoiselles se sont ruées dans les pâtures cernées par les eaux glaciales comme nous nous sommes jetées sur une table pour avaler notre frugal repas. Nous sommes à 2150 mètres d’altitude, face au plus haut sommet des Pyrénées françaises, l’un des plus beaux panoramas du GR10 devant nous, et on se délecte d’un sandwich aux saveurs locales sur la terrasse d’un refuge. What else ?

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J’adore le côté sans chichis des refuges. C’est convivial et on s’y sent un peu comme à la maison. C’est aussi un lieu formidable où les randonneurs de tous niveaux se côtoient… et où on se dit qu’on est quand même des petites joueuses ! Au refuge donc, nous croisons quelques athlètes affûtés, qui n’y faisaient qu’une maigre pause avant de s’élancer confiants vers la Hourquette d’Ossou, quelque 600 mètres d’altitude plus haut. Une paille !

Nous les laissons repartir vers les hauteurs et nous, penaudes, redescendons là-bas au fond, vers la vallée, le lac, le pont d’Espagne et le monde des humains. Bien évidemment, la descente se fait beaucoup plus rapidement que la montée. On profite du torrent pour nous rafraîchir les pieds. Déjà les éboulis. Tiens, le lac de Gaube est maintenant pris d’assaut ! C’est presque embouteillé sur le sentier qui relie les deux zones les plus hospitalières pour le public. Une dernière bonne pause, pour profiter du magnifique spectacle de ce grand lac aux eaux si pures, et nous entamons la longue descente finale vers Pont d’Espagne.

Une journée sans fausse note, pas bien compliquée côté orientation (le GR10 est bien balisé), où l’on admire l’un des plus beaux lacs des Pyrénées et où l’on tutoie les glaciers du Vignemale.

Bref, c’était chouette !

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La rando en chiffres

Départ : Pont d’Espagne, 1471m d’altitude
Arrivée : Refuge des Oulettes de Gaube, 2150m d’altitude
Dénivelé positif : 739m
Longueur : 16,33km
Durée : 7h (pauses comprises)
Parcours et descriptif sur Visorando

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9 commentaires sur “Quand on partait sur les chemins voir les Oulettes (de Gaube)

  1. Qu’est ce que j’aime la montagne et qu’est ce que tu me donnes envie d’y faire un tour ! je connais terriblement mal les Pyrénées et c’est sublime ! merci pour ces idées de rando de toute beauté !

    1. J’adore la montagne. Il n’y a rien de mieux pour se vider l’esprit et respirer la nature à pleins poumons. J’aime sa rudesse, les efforts qu’elle impose pour la découvrir. Ça doit être mon bout de sang corse qui ressort. Je te conseille vivement les Pyrénées, même si je n’en connais qu’un petit coin. Les randos au départ de Pont d’Espagne sont sublimissimes.

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