Il était une fois dans l’ouest (de Madère)

Visiter Funchal, c’est bien. Découvrir le reste de l’île de Madère, c’est mieux ! Mais comme on ne s’était pas du tout renseigné avant de partir et que le tour operateur avec qui on est parti nous demandait de choisir très vite nos excursions (entendez suppléments), on n’a pas vraiment eu le temps de se poser pour élaborer une vraie stratégie de visite. C’est donc avec le sentiment d’avoir été un peu piégées (et aussi par facilité soyons honnêtes) qu’on opte pour les excursions clé en main proposées.

Notre première « vraie » excursion (pas la demi-journée rapide que je ne vous raconterai pas à Curral das Freiras) consiste à visiter la partie ouest de l’île. Pour être au plus près du vécu, je vous narrerai donc l’ensemble des arrêts-descentes du car-pauses photos et/ou repas-montées dans le car.

En voiture car Simone !

Étape 1 – Câmara de Lobos en 15 minutes top chrono

À peine parties de Funchal que nous voilà déjà descendues du car ! Devant nous, le village de Câmara de Lobos étale ses maisons de pêcheurs et quelques bateaux sur la grève. Ici, c’est la capitale du « peixe espada », un poisson des profondeurs qui terminera probablement sa course accompagné d’une banane (oui, une banane !) sur ton assiette au restaurant. Moue dubitative mais bon, c’est l’une des principales spécialités culinaires de Madère alors j’ai testé pour vous (mais j’ai oublié de prendre une photo). Verdict : et bien j’ai été agréablement surprise, le mariage fonctionne bien. Câmara de Lobos est aussi la capitale du vin de Madère.

J’arrête là mes digressions gastronomiques pour en revenir à Câmara de Lobos. Si j’en crois Wikipedia, Câmara de Lobos, étymologiquement parlant, c’est « la baie des phoques moines ». De phoques moines il n’y a plus (malheureusement bien vite massacrés) sauf aux Iles désertes, un petit archipel au sud-est de Madère transformé en réserve naturelle.

C’est donc une charmante petite ville aux maisons blanches et aux volets verts. Un petit mouillage abrite quelques barquounettes de pêcheurs aux couleurs vives. Sur la grève, des pêcheurs discutent et le « Sa Carneiro » fait sécher ses poissons au soleil. C’est mignon et on comprend pourquoi Winston Churchill en a peint quelques paysages lors de sa venue en 1950. J’aurais bien voulu me balader dans les ruelles du petit centre ville mais bon, 15 minutes de « quartier libre », c’était un peu court. On reprend déjà le bus, pour quelques kilomètres seulement.

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Étape 2 – Cabo Girão, on a marché dans le vide

Cabo Girão est l’une des plus hautes falaises côtières d’Europe et ça, ça en impose !
Ici, il y a deux écoles : il y a ceux qui restent sagement sur la terrasse aménagée (pas nous), et il y a ceux qui s’aventurent sur l’extension réalisée en grillage et vitre (nous). Sous ce sol transparent, 589 mètres de vide ! La « skywalk » de Cabo Girão est l’un des sites m’ayant le plus marquée à Madère. D’abord parce que c’est diablement haut, et ensuite parce que le contraste colorimétrique entre la falaise rouge, le bleu de l’océan et la végétation en camaïeu de verts est tout simplement inoubliable. Ce jour-là, le soleil jouait avec les nuages, ce qui n’a rendu le paysage que plus beau !

Autre surprise quand nos yeux portent, tout en bas, au niveau de l’océan, sur quelques lopins de terre cultivés. Quand on voit les hautes murailles de part et d’autre de ces replats, on se demande quelle mouche a piqué les cultivateurs ! Avant 2003 et la construction du téléphérique Rancho, ils n’avaient d’autre solution que d’y accéder par la mer.

Le panorama de Cabo Girão est bien évidemment très prisé des visiteurs. Il est possible que vous deviez attendre un peu avant de vous aventurer sur la passerelle au-dessus du vide. Par chance, nous avions largement le temps pour profiter du site et de cette vue somptueuse.

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Étape 3 – Ribeira Brava et le muret de la plage

Une (très) petite station balnéaire sans charme particulier à part sa situation engoncée dans un ravin. Ne me demandez pas pourquoi on s’y est arrêté au moins une demi-heure. On a tué le temps en visitant l’église et en restant assises sur le muret de la « plage ». Le moment est venu de quitter la côte sud pour rejoindre le côté obscur humide de l’île (au nord donc, c’est comme chez nous !).

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Étape 4 – Quelque part sur la ER228

Alors qu’il y a un long tunnel qui passe sous la montagne, notre car s’engage sur la ER228, la route qui monte. L’occasion pour nous de découvrir l’extraordinaire flore de Madère. Je tombe en extase devant cette route bordée d’agapanthes, puis d’arbres de toutes essences. Notre car nous pose 5 minutes pour profiter du panorama, qui court jusqu’à l’océan alors que nous sommes en plein cœur de l’île. C’était aussi une occasion en or pour prendre quelques photos moches.

Nous changeons de versant et d’ambiance. Les lauriers sont de plus en plus présents en forêt. Côté cultures, les bananeraies et les champs de cannes à sucre ont totalement disparu au profit de la vigne.

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Étape 5 – São Vicente, 2 rues et des hortensias

Le paysage défile à travers les vitres du car. Le village de São Vicente dévoile progressivement ses différentes « freguesias » (ses paroisses, qui sont aussi des divisions territoriales), jusqu’au village principal, où le car nous dépose. On est au bord de l’océan mais, paradoxalement, le village s’en est protégé au point que, de la place, on ne s’en rend pas compte. On est plutôt happé par les hautes murailles rocheuses et les cultures en terrasse qui nous entourent. Et accessoirement par la beauté du village, qui arbore ses maisons blanches aux volets verts et soubassements rouge brique.

São Vicente, c’est mignon. Mais petit. Mais mignon. Mais petit. On a fait le tour en 10 minutes, le temps d’arpenter ses deux rues. Voilà, c’est mignon mais c’est petit. Ah si, j’allais oublier, il y a des hortensias partout dans les (deux) rues !

Cerise sur le « pastel », si vous passez dans ce village sans timing serré comme nous, sachez que vous pourrez y visiter une grotte d’origine volcanique avec un petit centre de volcanologie.

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Étape 6 – Porto Moniz, le bout du monde au bout du tunnel

Entre São Vicente à Porto Moniz, Madère nous sort le grand jeu. A gauche, les falaises, à droite l’océan. Et au milieu, une route qui se fraie un passage comme elle peut. A ce moment-là, j’ai pensé à ma grand-mère qui m’avait parlé avant le départ de ces routes étroites et tournicotantes, où le croisement est impossible, transformant son voyage d’alors en une aventure épique. Mais d’épique il n’y a plus vraiment. Les passages les plus difficiles ont été remplacés par des tunnels, et me voilà un peu frustrée d’être ainsi privée de ma mini-dose d’adrénaline.

Après un énième tunnel, nous voilà à Porto Moniz, le bout du bout de l’île, là haut, tout au nord-ouest. Une petite ville un peu perdue, toute seule, face aux éléments. Une ville qui n’était accessible que par bateau jusqu’à la 2e guerre mondiale ! Ici, l’océan est plus sauvage, plus puissant. Pourtant, contrairement à la plupart des cités côtières madériennes, on s’y baigne, et c’est là le principal point d’intérêt de Porto Moniz. Ici, on se baigne dans des piscines naturelles forgées à grands coups de coulées de lave et remplies par l’assaut continu des vagues de l’Atlantique. La plus grande piscine a été aménagée, avec terrasses et maîtres nageurs. L’accès est payant mais la baignade y est sécurisée. 500 mètres plus à l’est, il existe d’autres bassins naturels restés dans leur jus. Les rochers de lave bien tranchants vous dissuaderont d’y tremper les pieds.

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Forte de cette curiosité naturelle, la ville de Porto Moniz est donc une destination assez courue des voyagistes, surtout entre 11h et 15h. Cela se ressentira très nettement à l’heure du déjeuner, mais ça, ça fera l’objet d’un autre article (ce teasing de ouf !).

Après un (trop) rapide temps libre, qui ne nous aura pas permis d’approcher de la piscine aménagée, nous reprenons le car pour retourner au bercail. En chemin, l’ER110 nous réserve des paysages inédits. Après une montée spectaculaire au-dessus de Porto Moniz, le relief s’adoucit. Nous sommes sur le plateau central de Madère. Végétation basse. Un regard qui porte au loin, dans l’immensité verte, sans aucune habitation à l’horizon. Oui mais voilà, comme souvent en fin d’après-midi à Madère, la brume enveloppe les reliefs et nous traversons cette zone que j’attendais avec impatience dans la purée de pois. Adieu les quelques panoramas disséminés çà et là !

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Étape 7 – Praia da Calheta, sous les bananiers la « plage »

L’énigme du jour, à vous faire oublier l’escale de Ribeira Brava du matin ! Notre car nous impose un dernier stop, à Praia da Calheta. Soit. Une heure. Keuwaaa ? Une heure ? Mais qu’est-ce qu’on va faire pendant une heure à Praia da Calheta ?

Je vous vois venir, vous allez me dire qu’il y a toujours quelque chose à découvrir. Oui mais là, c’est l’incompréhension. Totale. Praia da Calheta, c’est 2-3 immeubles, une marina et une plage. Enfin quand je dis plage… c’est une plage artificielle. Parce qu’aussi curieux que cela puisse paraître, Madère est une île sans plage de sable ou presque. Vous y trouverez des plages de (très gros) galets ou de rochers, mais de sable blanc il n’y a point, sauf à s’entasser sur les plages artificielles de Praia da Calheta ou à Machico. Non, pour en trouver, il faut partir sur l’île de Porto Santo ou, faire comme les Madériens, partir aux Canaries (le comble) !

Voilà, on a donc passé une heure à prendre en photo des bananiers et à attendre sur un muret (une fois de plus).

Bref, à l’issue d’une telle journée, nous avons bien mérité notre verre de poncha !

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12 commentaires sur “Il était une fois dans l’ouest (de Madère)

  1. Très joli article ! Je me suis rendue à Madère il y a quelques années avec ma maman et nous avions fait exactement les mêmes excursions ! Je me rappelle de ce village avec juste quelques rues, des hortensias et le clocher … je ne connaît pas du tout Funchal par contre donc je vais aller lire tes articles plus en détail 🙂

    1. Merci de ton commentaire. La ville en elle-même se visite assez rapidement, mais les jardins valent vraiment le coup. Pour le reste nous avons été très classiques dans nos visites.

  2. Beau blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. blog très intéressant et bien construit. Je reviendrai. Si vous voulez, n’hésitez pas à visiter mon blog. au plaisir

    1. Je viens seulement de prendre connaissance de votre commentaire, que WordPress avait classé en spam (!!?!). Merci pour ce commentaire, qui me fait vraiment plaisir. Votre blog ne m’est pas inconnu, j’y suis passé quelques fois voir vos jolies images 😉

  3. Ah, la beauté sereine des îles portugaises… j’avais lu ce bel article sur mobile et pas commenté (oh la vilaine), je reviens pour dire que je me suis régalée dans ce voyage virtuel avec toi !

  4. ah ah c ça aussi les visites en groupe des fois on se fait avoir
    ah tu fais partie des gens qui ne restent pas à la terrasse lool surprise
    tu sais que j avais oublié Madère de mes destinations

    1. Je prépare un article spécial sur toutes les anecdotes liées à ce voyage « organisé », ça ne sera pas piqué des hannetons ! Madère est une jolie destination, et j’aimerais bien y revenir pour y faire de la rando.

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