En Quercy, au pays des villages de pierres blondes

Montauban. Caussade. Cahors. Gourdon. Souillac. Pendant deux ans, ces villes étaient pour moi une pause de deux minutes dans le long trajet qui me ramenait régulièrement vers la Picardie. Autour, une campagne verdoyante, riante, peuplée de chênes truffiers, de champs de maïs et de prairies. Une collection de pigeonniers, de châteaux qui s’effaçaient du paysage aussi vite qu’ils étaient apparus ; la faute à un Intercités trop pressé. Cette région, je la dévorais du regard jusqu’à ses dernières collines. A vrai dire, je préférais passer une heure de plus dans le train et traverser le Quercy et les gorges de la Vézère que subir la monotonie du TGV.

Il m’aura fallu huit ans pour revoir le Quercy. Une semaine pluvieuse de mai 2012. J’en retiendrai surtout une ribambelle de villages tous plus beaux les uns que les autres et un gîte perdu dans les noyers à quelques encablures de Souillac. Au programme, un tour des plus beaux bourgs et villages du coin. Voilà mon top 5 personnel.

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#1 : St Cirq Lapopie, l’harmonie même sous la pluie

Le temps abominable qui nous a accompagnées le jour de notre visite à Saint Cirq Lapopie n’a pas entamé notre enthousiasme. Le village est tout entier fait de pierres blondes, de toits pointus et de rues pentues. Un joyau médiéval, avec fenêtres à meneaux, tourelles, vieilles portes en bois et colombages, dans un état remarquable de conservation. Dans ma mémoire, je ne vois aucun bâtiment dépareillé. AUCUN ! C’est ce qui m’a le plus frappée à St Cirq. Comme un village-musée qui serait resté figé dans un passé lointain (on me souffle dans l’oreillette que la plupart des bâtiments datent des XIIIe et XIVe siècle). Partout, des petites galeries d’art ou des échoppes d’artisan invitent à la flânerie et indiquent que le village est tout de même bien vivant, du moins à la belle saison. Si la pluie et le froid ont accéléré nos pas, nous avons quand même pris le temps de faire un tour complet du village et de ses principaux points de vue : les ruines du château de Cardaillac, le parvis de l’église et la porte à l’est du village.

Saint Cirq doit son très riche patrimoine (13 monuments historiques) à son ancien statut de chef-lieu de vicomté.

#2 : Rocamadour, emportée par la foule

LA star du coin ! Rocamadour aimante tous les visiteurs. La situation du village à flanc de falaise en impose. Comment a-t-on pu s’installer là, dans cet espace contraint par un relief difficile, soumis au risque de chutes de pierres ? Je n’ose imaginer la construction épique de ces maisons, de ce sanctuaire magnifique, avec les moyens du Moyen-Age. A vrai dire, quand on visite le village, on ne se pose pas vraiment la question. On admire et on se tait !

Rocamadour est bizarrement fait. Un village à la fois horizontal et vertical. Horizontal, parce que les maisons s’alignent de part et d’autre d’une longue rue en pente douce. Une rue qui nous emmène jusqu’à un hameau supérieur, moins populaire mais qui ménage une jolie vue sur le site. Et vertical parce qu’il s’étage avec méthode du bas en haut de la falaise. D’abord les parkings, tout au fond de la vallée. Puis les habitations. Puis l’imposant « sanctuaire », cette cité religieuse dédiée à Amadour et à la Vierge noire. Pour couronner l’ensemble, le château, qui trône fièrement au sommet de la falaise pour mieux signifier la puissance du seigneur d’antan.

L’ensemble architectural est remarquable, magnifié par un site naturel d’exception. Une beauté qui s’admire encore mieux de loin. Suivant notre inspiration du moment, nous avons poursuivi notre chemin jusqu’au hameau du haut, celui qui abrite la grotte des Merveilles. Nous l’avons laissée de côté, nous avions déjà eu notre lot de grottes (Lacave, Padirac, Pech Merle). Nous avons marché le long de la route, celle qui borde la falaise. C’est d’ici que l’on profite du plus beau panorama sur Rocamadour. Et puis nous sommes redescendues au village par le chemin de croix. Traversé la cité religieuse. Entrées dans cette drôle de chapelle à moitié troglo où les maillots de rugby s’affichent telles des reliques précieuses. Descendu l’escalier monumental. Nous avons photographié et photographié encore. Jusqu’à la nuit tombée. Nous ne voulions plus quitter Rocamadour !

#3 : Martel, des tours dans le ciel

Martel, c’est un petit bourg dont j’avais vaguement entendu parler au détour d’une conversation, à l’occasion d’un lointain repas de famille. La curiosité nous a incitées à aller explorer le village, puisqu’il était situé à quelques kilomètres seulement de notre camp de base. Martel nous a charmées au premier regard. En plus des traditionnelles maisons de pierre, la vieille cité offre quelques bâtiments remarquables et surtout une jolie collection de tours qui lui donnent une silhouette délicieuse. Une jolie surprise donc pour nous, qui ne connaissions pas du tout le village.

#4 : Carennac, un secret et une tradition

C’est un petit village lové en bord de Dordogne qui nous a offert son plus beau profil dès notre arrivée. Au loin, l’épaisse tour du château des Doyens répond au clocher de l’église toute proche. Nous sommes entourées de maisons de pierres blondes et de tuiles plates, comme d’habitude. Depuis le petit pont qui nous mène au centre du bourg, on devine des maisons enroulées comme si elles protégeaient un trésor. Un mur de façades d’apparence infranchissable. Et puis, soudain, une ouverture. Sous une petite arche, on devine une ruelle pavée. Et l’église. Et si Carennac conservait secrètement un trésor en son sein ? Et là, bam ! Le tympan roman de l’église Saint-Pierre ! La pierre blonde ciselée comme de la dentelle, abritée par un petit porche aux tons rosés. Nous avons manqué la visite du joli cloître (fermé, pas vu le panneau, je ne sais plus), dommage !

Carennac, c’est aussi et surtout pour moi la découverte d’une tradition dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Interpellée par ces petits panneaux « Honneur à nos élus » flanqués de drapeaux bleu-blanc-rouge, et parfois agrémentés de petites branches d’arbre. On en voit un, puis deux. En fait, ils sont partout. Mais quelle est donc cette curieuse mais sympathique attention envers le conseil municipal tout entier ? C’est la tradition de « l’arbre de mai ». Une vieille fête païenne qui célébrait autrefois le printemps et qui consistait à couper et enrubanner un arbre au centre du village. De nos jours, cette tradition qui subsiste en Quercy et en Périgord sert avant tout à honorer les élus, les patrons ou les nouvelles maisons.

#5 : Autoire, un petit tour et puis s’en vont

Auréolé de son label « plus beau village de France », Autoire avait de quoi nous mettre en appétit. Le village est mignon, on y voit quelques bâtiments d’importance, des manoirs et castellets, mais la petite taille du village nous a laissées un peu sur notre faim. Autoire paie son absence d’office de tourisme et de signalisation claire des points d’intérêt car, une fois sur place, nous ne savions pas vraiment où aller. On a dû voir 1 ou 2 ruelles et sommes reparties. Bref, nous sommes passées à côté !

#fail : Le mystère Loubressac !

La situation en hauteur de ce village devait tenir toutes ces promesses. Las ! Des travaux nous ont valu le plus gros mystère de notre séjour. Une ou plusieurs rues barrées et nous voilà le bec dans l’eau, incapables de trouver comment quadriller l’ensemble de l’hyper-centre du village (qui n’est pourtant pas bien grand). Du cœur de Loubressac, nous n’aurons vu qu’une poignée de maisons épicétou ! On cherche encore une explication. Dommage, ça avait l’air vraiment joli !

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8 commentaires sur “En Quercy, au pays des villages de pierres blondes

  1. Très cool cette balade dis donc!! Et qui rappelle des bons souvenirs puisque nous nous sommes baladées pas loin fin septembre, mais sans voir ces villages dont tu parles. La prochaine fois alors !

    1. Le Lot et la Dordogne, ça reste un « must see » pour quiconque aime les villages typiques ! J’aimerais bien découvrir le coin de Figeac, il paraît que c’est très beau là-bas. Merci de votre visite et de votre commentaire.

  2. Eh bien voilà, je vais dans le sud du Lot au moins une fois l’an, et voilà que j’ai envie d’y retourner plus tôt que prévu, cette fois, en faisant enfin le détour par le Quercy… Il est parfois difficile de se décider à quitter l’autoroute ! 🙂

    1. Je comprends cette envie d’y retourner, c’est tellement beau ! J’aimerais revoir cette région sous le soleil, pour en profiter davantage. Hormis à Rocamadour, on a vraiment eu froid.

  3. Mais c’est absolument sublime, ce coin ! Quel bonheur, c’est merveilleux… J’adore ces villages plein d’histoire et de secrets. Un régal…

  4. On passe tous les ans par cette route-là, juste à côté de ces villages, et on n’a jamais (ou on ne prend jamais) le temps de s’arrêter. Allez, c’est pour cet été 🙂

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