
Après avoir découvert les beautés de l’île de Hvar, où nous avions notre camp de base, place maintenant à la Dalmatie « continentale ». Un petit tour en ferry et hop, nous voilà à Split, la « romaine » ! Une ville étonnante, dont le centre ancien est bâti au cœur de l’antique palais de Dioclétien, dont on distingue encore aisément les limites.


Etape 1 : la découverte
Depuis Jelsa, notre port d’attache sur l’île de Hvar, ce n’est pas très compliqué de rejoindre Split. Nous avons le choix entre un gros catamaran, qui part très (trop) tôt de Jelsa, ou le ferry de la Jadrolinija, qui part moins tôt de Stari Grad. Notre choix s’est porté sur la deuxième solution, parce que zut, c’est les vacances, et que se lever à 5h du matin pour prendre le bateau à 6h n’était pas dans nos plans. On prend donc le bus pour embarquer à Stari Grad.


Deux heures de traversée plus tard, nous voilà enfin à Split, la capitale de la Dalmatie. A première vue, Split ressemble à n’importe quelle ville portuaire croate. De grandes façades de pierres blanches qui se reflètent dans les eaux limpides de l’Adriatique. Et puis, quand on s’approche, on se rend compte qu’il y a quelque chose qui cloche (tiens ça rime !). Une longue façade assez basse, de deux étages, très régulière, entrecoupée de colonnes et, parfois, de portiques un peu plus imposants. Les maisons sont en fait directement insérées dans l’ancienne façade du palais de Dioclétien, donnant un mélange des genres assez surprenant. Rapidement, on est mis dans l’ambiance, où ville antique et ville médiévale s’imbriquent sans vraiment pouvoir se distinguer.


Etape 2 : l’immersion au IVe siècle
Sur le front de mer, un passage discret nous indique les sous-sols du palais de Dioclétien. On traverse une grande salle sombre habillée de briques et de pierres, aux voûtes soutenues par des dizaines de colonnes épaisses. Dommage, les « marchands du temple » et autres stands d’artistes nous feraient presque oublier l’ambiance « palais antique resté dans son jus ».

La sortie débouche sur le « Peristil », la place centrale du vieux Split. C’est là que se trouvent les principaux monuments de la vieille ville : la cathédrale, le temple romain, le tétrastyle qui marque l’entrée des appartements privés de Dioclétien, et donc le fameux péristyle. Si vous avez le temps, prenez un verre au café Luxor. Ses coussins rouges et ses plateaux de bois installés à même les marches du péristyle nous invitent à une flânerie…différente !



En continuant tout droit, on arrive jusqu’à la Porte d’or et, au-delà, à la spectaculaire sculpture d’Ivan Mestrović représentant Grégoire de Nin. La tradition veut que quiconque passe devant la statue fasse un vœu en touchant son orteil gauche. On comprend mieux son aspect lustré et bien brillant !



Etape 3 : le balcon sur la ville
Pour mieux se rendre compte des dimensions de l’ancien palais de Dioclétien, rien de mieux que monter tout en haut du campanile de la cathédrale. Si vous êtes sujet au vertige, passez votre chemin ! L’escalier en fer et la hauteur du vide en ont dissuadé plus d’un. C’est donc seule que je monte jusqu’en haut.


La vue porte à 360 degrés sur la ville, le port, et les collines alentours. Au-delà des traces d’édifices antiques disséminées, ce qui impressionne, c’est le nombre d’habitations comprises dans l’ancienne enceinte du palais ! On estime aujourd’hui à 900 le nombre d’appartements. Ça donne l’échelle des dimensions du bâtiment du IVe siècle (environ 215 mètres sur 180) ! Du haut, hormis côté ouest, on distingue très bien les limites de l’ancien palais.



Etape 4 : l’escapade en terre vénitienne
Parlons-en du côté ouest ! Après avoir déambulé dans les ruelles du Split « intra-muros », empruntons l’ancien decumanus et passons sous la Porte de Fer pour accéder aux anciens faubourgs vénitiens. On passerait presque à côté du joli palais Cipriani, qui arbore une magnifique baie à six arches, tant la rue est étroite. C’était pourtant l’un des principaux points de passage à la Renaissance.

D’élégantes bâtisses bordent la place Narodni (plus connue à Split sous le nom de « Pjaca »). Les façades se colorent, certaines arborent des baies ouvragées, à l’instar des palais de la Sérénissime. La domination vénitienne a duré plus de trois siècles, logique que l’on retrouve ce style architectural si caractéristique en divers lieux de la vieille ville. L’allure se fait encore plus italienne quand on arrive aux Procuraties (aka place de la République). Une belle place bordée de trois côtés par des bâtiments de style néo-Renaissance d’un rouge éclatant. La création n’est pas très ancienne (milieu du XIXe siècle), mais le charme opère.

La montre tourne et c’est déjà l’heure de reprendre le ferry pour rejoindre notre île de Hvar. Au passage, on se pose 5 minutes sur la place aux Fruits, « Voćni Trg » en serbo-croate (ne me demandez pas comment ça se prononce !), pour admirer l’ancienne tour de fortification vénitienne et les maisonnettes aux volets verts.


Ce que je retiens
On se laisse facilement emporter par le charme et l’originalité de cette ville forgée par des siècles d’histoire. Une ville-palais, ou un palais-ville, on ne sait plus trop. Un patrimoine riche, reconnu par le classement de la ville à l’Unesco. J’ai aimé me balader dans les ruelles animées, entre décors antiques et joyaux discrets. Une ville riche de multiples influences, à la fois très croate et très internationale.
- Le site de l’office de tourisme de Split
- Voir aussi : Dalmatie, partie 1 – l’île de Hvar, perle de l’Adriatique
- Les meilleures photos de mon séjour en Croatie sur Instagram avec le tag #irvcroatie
Un beau souvenir pour moi ! Je ne me souviens pas de tout. J’ai surtout retenu la chaleur épouvantable qui régnait cette année-là et la “course à l’ombre”. En descendant du car climatisé, nous filions tout de suite à l’ombre !
Merci pour ce beau reportage.
Merci Philippe pour ce commentaire. Il faisait bien chaud aussi quand nous y sommes allées en juin.
J’ai été éblouie par Split, cette ville est absolument magnifique! Je retrouve complètement dans ton article l’ambiance de mon propre séjour. <3
Merci de ta visite. La montée des marches du clocher restera longtemps dans ma mémoire !
Je connais pas … J’ai envie … mais devient de plus en plus une destination a la mode … j’ai peur d’être déçu du coup
Certes, il y avait du monde à Split (je l’ai visitée en juin, pendant une semaine avec plusieurs jours fériés en Croatie) mais je pense tout de même que c’est moins couru que Dubrovnik (où je ne suis pas allée). Si ce sont plus les paysages qui t’intéressent, pense à l’Albanie, c’est, à ce que me dit un collègue marié à une Albanaise, la Croatie moins les touristes !
En tout cas j’ai vraiment été séduite par cette partie de la Dalmatie.